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Schroders Perspectives 2024 : actions mondiales et thématiques

Schroders Perspectives 2024 : actions mondiales et thématiques

En 2024, l’incertitude persistera et les marchés boursiers resteront probablement volatils. Mais comme toujours, le vieil adage selon lequel « il y a toujours un marché haussier quelque part » peut s’avérer exact. Alex Tedder, responsable des actions mondiales et thématiques chez Schroders, est même d’avis que l’année prochaine, certains secteurs pourraient être très rentables pour les investisseurs en actions mondiales. 

3D Reset et la fin de l’ère de l’argent gratuit

La baisse constante du coût du risque a peut-être été la caractéristique la plus frappante des marchés boursiers au cours de la dernière décennie. Lorsque la politique menée par les banques centrales a ramené les taux d’intérêt à zéro après la crise financière mondiale, l’effet sur le cours des actions a été spectaculaire : ils ont augmenté, et fortement. Puis est arrivée la pandémie, suivie de près par la guerre en Ukraine, des événements qui ont cristallisé la pression qui s’accumulait depuis un certain temps. 

De nombreux facteurs différents entrent en jeu. On peut les regrouper en trois catégories, à savoir 1) la Démographie, 2) la Décarbonation et 3) laDémondialisation. Ensemble, ils forment ce que Schroders a appelé le « 3D Reset ». Combinés à une dette souveraine élevée, ces facteurs ont créé des goulets d’étranglement au niveau de l’offre, fait grimper les coûts de la main-d’œuvre, alimenté l’inflation générale des prix et soutenu les politiques populistes. Les banques centrales ont ainsi été contraintes d’agir de manière décisive. Elles ont relevé leurs taux d’intérêt de façon spectaculaire et il semble que cette tendance perdurera pendant un certain temps. 

Il est temps de faire le contraire de la dernière décennie

Si l’on considère les dix années qui ont précédé 2021, les investisseurs auraient dû se limiter à peu de choses : acheter des actions, investir dans la croissance (en particulier dans la technologie), investir principalement aux États-Unis, ne pas tenir compte des valorisations, augmenter l’effet de levier (financer par l’endettement). Quiconque aurait suivi cette approche aurait obtenu d’excellents résultats, et c’est ce qu’ont fait de nombreux investisseurs. 

Mais le 3D Reset est désormais en cours et il a de sérieuses implications pour les investisseurs dans la plupart des catégories d’actifs. La plus manifeste ? L’argent liquide n’est plus dénigré : l’argent en banque peut offrir un rendement respectable. Pour les investisseurs en actions, un changement d’état d’esprit est désormais nécessaire. Qu’est-ce que cela implique ?

  • Une plus grande diversification entre les régions (moins d’États-Unis, plus de reste du monde)
  • Une plus grande attention aux implications des changements structurels
  • Un focus renouvelé sur la valorisation, la qualité et le risque. 

Regarder au-delà des États-Unis

Comme le rappelle régulièrement Warren Buffett, il est difficile de parier contre le S&P500. Depuis la fin de l’année 2010, le S&P500, exprimé en dollars américains, a affiché un rendement cumulé de 340 %, contre 95 % pour les actions européennes et seulement 20 % pour les marchés émergents. La Chine a enregistré des rendements négatifs au cours de cette période.

Dans l’ensemble, les entreprises américaines restent mieux gérées et plus innovantes que les entreprises étrangères. Elles forment une constellation unique. Les secteurs à forte croissance tels que les technologies, les communications ou les soins de santé représentent une part beaucoup plus importante de l’indice que dans d’autres régions. Le secteur des technologies de l’information, par exemple, représente aujourd’hui 28 % de l’indice S&P500, contre seulement 6 % en Europe.

Compte tenu de ce qui précède, il est probable que l’indice S&P continuera à se négocier avec une prime par rapport à d’autres marchés. Il convient toutefois de noter que l’écart de valorisation entre les États-Unis et le reste du monde atteint désormais un niveau extrême. Pour replacer cela dans son contexte, la capitalisation boursière du groupe des « Super 7 » (à l’origine de la plupart des rendements des actions mondiales cette année) est désormais plus élevée que celle du Royaume-Uni, de la France, de la Chine et du Japon réunis. Du point de vue historique, si cette polarisation a souvent duré longtemps, le fossé se referme inévitablement tôt ou tard.

Pour toute clarté : M. Tedder n’est pas négatif à l’égard du marché américain. Si l’on ne tient pas compte des Super 7 et d’autres entreprises à croissance rapide, l’indice S&P500 n’est que légèrement supérieur à sa moyenne à long terme. Dans de nombreux cas, les actions américaines de petite et moyenne capitalisation présentent même une valorisation attractive. 

Thèmes d’investissement structurel à long terme

Il convient de noter que jusqu’à présent en 2023, l’indice MSCI Global Alternative Energy est en baisse de 40 % (source Bloomberg, fin octobre 2023). Le sentiment des investisseurs a été affecté par une combinaison de mauvais résultats et d’opposition politique aux initiatives environnementales.

Pourtant, même le sceptique environnemental le plus invétéré aura du mal à nier que les effets climatiques extrêmes sont de plus en plus évidents. Les arguments en faveur de la décarbonation sont écrasants. Étant donné qu’une grande partie de la pression post-pandémique sur les coûts et la capacité excédentaire dans certaines parties de la sphère des énergies renouvelables sont maintenant résolues, le moment semble propice, pour les investisseurs, d’envisager le thème de la transition énergétique.

Il semble évident que la technologie est la clé permettant de relever les nombreux défis structurels auxquels nous sommes actuellement confrontés. L’énergie solaire et le piégeage du carbone, par exemple, sont au cœur du thème de la transition énergétique. Dans le même ordre d’idées, le défi démographique sera largement relevé par les découvertes médicales, l’automatisation et l’intelligence artificielle (IA).

L’IA parle à l’imaginaire des investisseurs et il existe évidemment un risque important qu’elle soit surestimée. Pourtant, la logique qui sous-tend l’effervescence du marché est indéniable. L’automatisation est une tendance de longue date qui s’est rapidement étendue, passant d’étroits processus industriels à des pans entiers du secteur des services. L’IA générative, basée sur des modèles de langage, accroît considérablement les enjeux.

On compte plus d’un milliard de travailleurs du savoir dans le monde. L’extension, l’amélioration et peut-être même le remplacement de certains de leurs travaux entraîneront d’immenses changements et créeront des opportunités significatives pour les investisseurs, non seulement dans le secteur technologique, mais aussi dans presque tous les domaines de l’économie. PWC estime la valeur économique potentielle de l’IA à 17 000 milliards de dollars par an d’ici 2030. Il s’agit là d’un montant extraordinaire par rapport au PIB mondial actuel d’environ 110 000 milliards de dollars, et les opportunités dans le secteur de l’automatisation sont susceptibles de s’avérer énormes.

Le prix est ce que vous payez, la valeur est ce que vous obtenez

Dans un environnement de taux d’intérêt plus élevés, les valorisations ont beaucoup plus d’importance que lorsque les taux d’intérêt sont proches de zéro. Les actions sont d’excellents investissements à long terme : l’indice S&P500 a généré un rendement réel (après inflation) de plus de 7 % par an au cours des 150 dernières années, contre seulement 2 % pour les bons du Trésor américain. Pourtant, comme nous le savons tous, les actions sont également très volatiles ; au cours de 29 des 50 dernières années, elles ont enregistré des baisses de plus de 10 %. Les marchés boursiers sont inconstants et peuvent être impitoyables.

Raison de plus, selon Tedder, pour se concentrer sur les valorisations. Ou plutôt, sur le rapport qualité-prix. Alors que la dernière décennie a été placée sous le signe de la croissance (en particulier celle du chiffre d’affaires), la prochaine sera sans doute davantage consacrée à la recherche d’entreprises offrant une réelle valeur ajoutée. Il ne faut pas simplement entendre par là des entreprises bon marché. Les actions bon marché le sont généralement pour une bonne raison. 

Les entreprises des secteurs traditionnels tels que l’énergie, la finance ou l’industrie sont non seulement très cycliques, mais elles sont également confrontées à des perturbations majeures dues à la transition vers les nouvelles technologies. En revanche, une entreprise onéreuse selon les critères actuels peut s’avérer tout sauf bon marché si elle génère une croissance et des flux de trésorerie durables à l’avenir.

M. Tedder pense qu’il est payant pour les investisseurs de se concentrer sur le long terme, d’identifier les domaines de croissance structurelle et sous-évaluée et de s’engager fermement en faveur des entreprises qui disposent d’un avantage concurrentiel durable. Comme pour tout le reste, le prix que vous payez pour un titre est le prix que vous payez. La valeur est ce que vous obtenez. Les marchés boursiers mondiaux offrent suffisamment de valeur, en particulier pour l’investisseur patient.

Lire aussi Outlook 2024 : Equities in the age of the 3D Reset, par Alex Tedder, responsable des actions mondiales et internationales, International Multi Cap et Tom Wilson, responsable des actions des marchés émergents chez Schroders.