Aegon : les ABS européens protègent parfaitement contre la hausse des taux et de l’inflation

Aegon: Europese ABS sorteert perfect voor op een hogere rente en inflatie

Du fait de leur rémunération relativement élevée et variable et de leur profil de risque avantageux, les ABS européens préparent parfaitement à une hausse de l’inflation et aux tours de vis de la BCE.

À l’heure où le marché s'inquiète de plus en plus de l’inflation et d’une possible intervention des banques centrales, les produits financiers adossés à des actifs (Asset Backed Securities ou ABS, des titres dont la valeur s’appuie sur un panier de collatéraux) européens se retrouvent dans le viseur des investisseurs en quête de placements liquides, offrant des rendements stables et attrayants, avec une sensibilité limitée à l’évolution des taux d'intérêt. Leur rémunération en intérêts, variable et relativement élevée (en raison du portage), leur offre un avantage de taille par rapport aux obligations traditionnelles. Les ABS sont donc mieux protégés contre la hausse des taux et l'inflation. Cette catégorie d’actifs était déjà très prisée l’année dernière, alors que les investisseurs anticipaient déjà une hausse des taux.

Les ABS européens sont adossés à divers types de collatéraux, de diverses régions : prêts hypothécaires néerlandais, prêts automobiles britanniques, encours de carte de crédit.... Et cette variété de sous-jacents permet de bien diversifier le risque. Les valorisations sont également intéressantes : les spreads sont plus élevés que ceux du crédit, pour une notation comparable ou supérieure. La stratégie sur les ABS européens d’Aegon Asset Management cible les titres investment grade et met principalement l’accent sur les prêts octroyés aux ménages.

Les stigmates de la crise du crédit

La crise du crédit a vidé le marché des créances titrisées de sa liquidité, car les investisseurs se sont mis à douter de la valeur des collatéraux. Il s’en est ensuivi une crise de confiance générale vis-à-vis de tous les produits portant l’appellation « Asset Backed Securities ». En outre, du fait du peu de données fiables disponibles en Europe, toutes les informations concernant les ABS américains, qui incluent souvent des hypothèques de moindre qualité, ont fait office de référence sur le Vieux Continent. Or les ABS européens sont fondamentalement différents de leurs homologues américains. Les normes en matière d’emprunts y sont plus strictes et les taux de réduction de valeur sur les créances, au fil de l’histoire, bien plus faibles : 0,88 %, contre 7,3 % outre-Atlantique.

Au cours de la décennie écoulée, le marché européen a toutefois regagné ses lettres de noblesse, atteignant un niveau record en 2021, avec 115 milliards d’euros de nouveaux prêts. Le Règlement européen sur la titrisation, entré en vigueur en 2019, a grandement amélioré la standardisation et la transparence. « Les ABS sont une catégorie d’actifs parfaitement adaptée au contexte actuel, explique Egbert Bronsema, gérant de portefeuille de l’équipe ABS et prêts hypothécaires européens d’Aegon Asset Management. Grâce à leur taux flottant, l’inflation et la hausse des taux n’affectent pas les ABS. Au contraire, le coupon augmente lorsque la BCE donne un tour de vis. »

Les ABS européens ont représenté moins de 1 % du programme d’achats obligataires de la BCE. La réduction de voilure de ce programme n’aura donc pas d’effet notable sur la catégorie, selon Egbert Bronsema. « La BCE n’est pas le principal acheteur d'ABS. Si la banque centrale met un terme à son programme de rachats, l’analyse fondamentale en deviendra encore plus essentielle – non seulement pour les ABS, mais aussi pour tous les marchés, comme en témoigne déjà largement le creusement des spreads. Or, les fondamentaux des ABS sont bons. »

Crédits aux consommateurs

La santé financière des consommateurs européens est le fondamental clé de la stratégie sur les ABS européens d’Aegon AM. Car plus les ménages sont solvables, plus les flux de trésorerie issus des crédits qui leur sont octroyés (prêts hypothécaires, automobiles...) sont garantis et meilleures en sont les performances des ABS. « Le consommateur européen affiche une meilleure santé financière qu’avant la pandémie, du fait de la hausse de la rémunération de l’épargne et des prix de l’immobilier résidentiel, ainsi que de la pénurie sur le marché du travail », explique Egbert Bronsema.

Bien sûr, le gérant de portefeuille est conscient que la hausse de l’inflation et des taux affecte le portefeuille des consommateurs, mais il estime que les hypothèques, principaux sous-jacents des ABS européens, ne formeront pas le premier poste d’économies. Ainsi, si un individu perd son emploi – ce qu’il ne souhaite bien sûr à personne –, « il pourra payer son hypothèque encore au moins un an, car la protection sociale est relativement bonne en Europe. Et s’il ne peut s’acquitter de ses mensualités, il pourra revendre son bien avec une plus-value, puisque les prix des logements ont augmenté sur la quasi-totalité du continent. En outre, les ménages les plus affectés par la hausse des taux et de l’inflation reçoivent une compensation du gouvernement. Aux Pays-Bas, les communes accordent ainsi une réduction sur la facture énergétique. De telles mesures contribuent au maintien du revenu disponible. »

Egbert Bronsema se montre en revanche quelque peu sceptique vis-à-vis des ABS verts désormais proposés aux investisseurs en quête de durabilité. Il constate parfois des « manigances » pour constituer un portefeuille doté d'un label vert, sans que le capital emprunté n’ait véritablement une destination nouvelle et durable. « Sur un portefeuille de créances d’un constructeur automobile français, nous avons remarqué que le pourcentage de prêts accordés pour des véhicules électriques était bien plus faible que le pourcentage de véhicules électriques en circulation en France. L’explication donnée par l’émetteur était que tous les prêts pour véhicules électriques sont regroupés en vue de l’émission d’une obligation d’entreprise verte, car le label vert confère plusieurs avantages. La démarche semble logique, mais ne contribue pour autant pas à rendre l’entreprise plus durable. Au niveau des ABS, je constate toutefois davantage de blanchiment social que d’écoblanchiment, avec notamment des prêts à des ménages non solvables. »